César Vayssié
Spectacles
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« Le film est plus ou moins parlé, dansé et chanté, il montre, avec une forme d’ironie crasse, une pseudo résidence de création dont les protagonistes, suspendus à l’espoir mais noyés dans une quête d’absolu, tentent les gestes d’un projet commun qui exorciserait l’idée de no futur. Les élans du désir amoureux et la nécessité de l’art défient le désespoir et l’optimisme aveugle. Une démarche volontariste qui prend corps à travers des situations artistiques absurdes qui trahissent en creux la confusion contemporaine globale et les cicatrices intérieures en particulier. Le récit grossit le discours de l’art et les affres existentielles de la société, ses conflits binaires primaires et rebattus, le bien et le mal, le je et le nous, les femmes et les hommes, le métavers et le réel, les nouveaux fonds de commerce inespérés d’une industrie culturelle à bout d’argument esthétique qui copie- colle les mêmes slogans. Seules, peut-être, les sensations de l’intime suggèrent une vision possible de l’état des choses, des identités, des désirs, des positionnements politiques. L’urgence d'atteindre les rivages d'un monde respirable est mis à l’épreuve d’un paradoxe ambigu : Comment éviter l'iceberg qui pourrait détruire ce Titanic conceptuel, mais tout faire pour que le réchauffement climatique ne le fasse pas fondre. »
Le Belvédère à Cerbère est un édifice unique en forme de paquebot au bord de la Méditerranée à la frontière franco-espagnole. Hôtel pour hôtes en transit, son passé romanesque et politique a vu les drames de la guerre d’Espagne, la barbarie nazie, la contrebande, la première grève féministe mais aussi Orson Wells, Bourvil et bien d’autres qui ont fréquenté le théâtre/cinéma qu’il abrite depuis 1930. Il fallait dépasser l’évidence cinégénique et contourner la tentation nostalgique. Sixième personnage magnifique et effrayant, l’hôtel raconte une traversée ou un naufrage, c’est selon, en tout cas il porte la frontière artistique que nous explorons, entre un procédé (le cinéma) et un processus (le spectacle). Un espace-temps frontière, une confusion (co-fusion), une collusion poétique. La démarche est proprement métaphysique (le film étant le méta et le spectacle le physique), elle active des phénomènes narratifs incongrus et des sensations dramaturgiques mouvantes. Le film n’est pas le souvenir du spectacle mais son futur, un prolongement iconique. Seules les personnes présentes au spectacle peuvent attester que les images du film racontent une réalité qui a effectivement eu lieu en décembre 2022 à l’Hôtel du Belvédère à Cerbère
L’HÔTEL DU BELVÉDÈRE
L'Hôtel du Belvédère à Cerbère fût inauguré en 1932. Cette réalisation de l’architecte Léon Baille est la première construction en béton armé au monde, son architecture unique s’est inspirée des paquebots de l’époque, un Titanic en quête du nouveau monde, resté à terre. Construit sur la voix ferrée de la gare de Cerbère, ville frontière, l'hôtel accueillait les voyageurs devant effectuer un changement de train à cause de la différence d’écartement des voies entre la France et l’Espagne, ou qui étaient dans l’attente d’un visa. En 1906, Cerbère est le théâtre de la première grève féministe de l'histoire, celles des «transbordeuses d'oranges» qui transvasaient à la main les marchandises d'un wagon en provenance d’Espagne dans un autre wagon français disposé en vis à vis. Aujourd’hui, Jean-Charles Sin, propriétaire de l’Hôtel du Belvédère, s’engage avec passion dans la rénovation et l’activité de ce bâtiment exceptionnel.
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