Dans le texte, on peut lire : « Le chaos et le brouillon. Quand on me demande si mon travail a un style, souvent ce sont ces deux mots qui me viennent en premier.
Je « cherche » la danse depuis 50 ans ». C'est peut-être les mots qui définissent le mieux votre relation : une recherche de danse, au contraire d'un style ou d'une marque de fabrique.
Boris Charmatz : On s'est rencontrés alors que César sortait tout juste des Beaux-Arts, et moi du conservatoire de Lyon. Notre manière de travailler ressemble un peu à ça : on met des éléments ensemble, on secoue, il y a une réaction chimique qui prend - un précipité d'expérience. Et on regarde le résultat. On fait des films éprouvettes.
César Vayssié : Ce qui est intéressant entre nous, c'est qu'il n'y a pas de recette. Il y a un dispositif de départ sur lequel on s'accorde. Le fait que le matériau préexiste souvent - issu d'une pièce de Boris ou d'un projet comme Terrain - me donne beaucoup de liberté. Ma recherche ne se situe pas du côté de l'inspiration, mais plutôt de l'angle d'attaque. Et du coup, je peux me permettre de chercher les points de décalage - l'approche qui va nous déplacer - et nous faire marrer. Il faut que cela nous excite. Ça ne sert à rien de faire un film si c'est juste pour reproduire la pièce d'origine.
Entretien réalisé par
Gilles Amalvi, janvier 2025